Ce que j'ai appris de la randonnée sur le sentier Salkantay
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J'ai parcouru le sentier Salkantay au Pérou en 2016 et cela m'a changé à jamais. Mon ami et moi avons pris l'avion pour le Pérou et avons décidé de parcourir le sentier Salkantay au lieu du sentier Inca pour sa beauté et ses défis. J'étais prêt à botter le cul et à terminer la randonnée de 55 milles!
Les deux premiers jours, je me suis plutôt bien débrouillé avec le changement d'altitude. Je ne me sentais pas grand-chose, mais le jour de la plus longue randonnée, tout a changé. Je me suis réveillé mal à l'aise et mon cœur s'emballait à chaque mouvement brusque. Je n'y ai pas beaucoup pensé, j'ai pris le petit déjeuner et nous sommes partis sur notre piste. Dans les 20 premières minutes de montée, j'ai vomi. Je me sentais extrêmement nauséeux et je pensais qu'après avoir vomi, j'allais me sentir mieux mais je ne l'ai jamais fait…
Alors que nous continuions à marcher, je me sentais de plus en plus malade. A chaque pas que je faisais, j'avais l'impression que mon cerveau allait exploser en un million de morceaux. Mon guide, ainsi que les autres guides sur le sentier, ont tout fait pour m'aider, mais je ne m'améliorais tout simplement pas. Je voulais abandonner et j'ai dit à mon guide de me trouver une mule pour m'emmener au sommet mais il n'y en avait pas de disponible, je devais continuer, abandonner n'était pas une option.
Je sais que je suis une femme forte, physiquement, émotionnellement et mentalement, mais je me sentais tellement confuse parce que mon corps était prêt à abandonner et que je m'étais entraînée avant la randonnée. Ce jour-là, j'ai eu l'impression que la montagne me dépouillait de mon ego. Je me sentais si faible et vulnérable, et en tant qu'êtres humains, nous détestons être vulnérables.
Mais voici le problème, notre esprit dirige notre corps et même si mon corps voulait abandonner, mon esprit était déterminé à finir. J'avais déjà traversé tellement de choses, ça ne servait à rien d'abandonner et pour être honnête, je ne pouvais pas abandonner car, un : personne n'allait me porter, deux : toutes les mules avaient été prises, et trois : je pouvais pas les moyens de faire un tour en hélicoptère. Mais même s'ils avaient des mules à disposition, je me connais trop bien et je n'en aurais pas pris car je voulais le faire moi-même. Je savais que je pouvais le faire, il n'y a jamais eu de doute dans mon esprit et c'est ce qui compte le plus : croire en soi.
La montagne m'a dépouillé de mon ego et m'a laissé nu pour que tout le monde voie ma vulnérabilité. Mais avec cela, j'ai gagné beaucoup de confiance et je suis devenu plus conscient de ma force intérieure et de la puissance de mon esprit. Je repense à mon voyage et mon âme sourit et je suis tellement reconnaissante pour cette merveilleuse leçon de vie.
PS. Bravo à mon guide touristique Hugo de Terra Quechua et à toutes les belles personnes du Pérou.